samedi 27 février 2016

La dette pure, un trou noir monétaire


L'argent en circulation dans le système est créé par la dette : on crée l'argent quand on emprunte et on le détruit quand on rembourse, c'est un point fondamental sur lequel la réflexion future du lecteur pourra s'appuyer et se liera avec d'autres éléments. Voir par exemple L'Argent Dette.

Les problèmes viennent des intérêts de cette création monétaire : la "dette pure".

Prenons un exemple didactique : une économie a besoin de 100 en circulation. Ses acteurs empruntent donc 100 avec intérêts de 10, 110 de dette. Ils remboursent à hauteur de ce qu'ils peuvent : 100. On a 0 de monnaie et 10 de dette. Ils réempruntent 100 avec à nouveau intérêts de 10. L'argent en circulation est toujours de 100 mais la dette est maintenant de 120. A la fin du remboursement des 100, 0 de monnaie et 20 de dette.

Si la banque continuait à prêter indéfiniment 100, sans se soucier que la dette soit de 120, 130, 1000... Tout se passerait pas trop mal. Mais à un moment donné, la banque voit que certains acteurs sur qui se répartit la dette totale sont trop endettés et leur prête moins, voire plus du tout. Donc on ne peut plus collectivement emprunter 100 et l'économie se contracte car si on emprunte 90, on a 90 en circulation au lieu de 100 et on peut moins payer les acteurs.

Cette dette sans contrepartie monétaire de tout à l'heure peut donc s'appeler "dette pure".

Cette "dette pure" est une anomalie mise en évidence dans l'exemple quand on a 0 de monnaie en circulation. Elle est plus difficile à voir dans le monde réel car il y a toujours de l'argent en circulation. Elle grossit et conduit le système économique à l'implosion, comme un trou noir qui aspire l'argent en circulation de plus en plus fort.

Pour compenser cette dette pure, une solution est de la création de "monnaie pure", sans dette associée, ou l'effacement de la dette pure.

dimanche 21 février 2016

Jean-Luc Mélenchon souverainiste le 24 janvier 2016


M. Mélenchon s'est réveillé (à 39 min) :
"S'il faut choisir entre le parlement de Strasbourg et la souveraineté du peuple, je préfère la souveraineté du peuple.
S'il faut choisir entre l'Euro et la souveraineté du peuple, je préfère la souveraineté du peuple, parce que je suis un républicain, un démocrate, un homme du camp du progrès"
"L'Euro est la forme pervertie de l'affection européenne."
"Réveillez-vous ! L'Euro n'est pas l'Europe !"

mercredi 10 février 2016

Penser la création et la circulation monétaire : le modèle du village

Bonjour, la création et la circulation monétaire ont des effets majeurs dans notre économie et je souhaite vous faire part du modèle du village de 10 personnes, type village d'Astérix, afin de penser cela plus clairement. Je donnerai quelques applications, mais vous pouvez en inventer vous aussi et m'en faire part si vous le souhaitez.

Préambule
L'argent est créé quand on emprunte à une banque, et détruit quand on rembourse.

Voir par exemple Étienne Chouard, ou le documentaire L'Argent Dette.

Au départ, il faut de la monnaie pour les 10 villageois
Supposons que le village ne pratique pas le troc. Si il n’y a pas d’argent créé, aucun échange possible et tout le monde est au chômage. Par contre, si une banque crée 10 000 Euros pour payer 1000 Euros par personne et par mois, tout le monde travaille et est payé. La banque prête, donc crée, 1000 Euros aux dix personnes et elles se servent de l’argent qu’elles ont pour se payer entre elles.
Si la banque prête avec intérêts

La banque a prêté, donc créé, 10000 Euros, mais demande 100 Euros d'intérêts. Gros problème : la dette totale est de 10100, et l'argent total en circulation n'est que de 10000, on devra donc emprunter à nouveau car on a pas assez d'argent pour rembourser. C'est la logique de surendettement que connaît la France avec les emprunts aux marchés financiers.

Si on doit rembourser
Maintenant, imaginons que la banque demande de rembourser 1000 Euros, Ce sont 1000 Euros détruits, donc il faudra moins payer les 10 personnes, 900 Euros chacune par exemple, ou bien en payer 1 de moins, donc 1 chômeur. C'est la politique d'austérité qui se paye en précarité et en chômage.
Ou alors on emprunte à nouveau 1000 afin de compenser.

La monnaie pleine
Si la banque du village ne demande pas de remboursement, car elle est là pour qu'il y ait assez d'argent en circulation. Cette monnaie n'est plus de l'argent dette, mais de la monnaie pleine. Une personne veut augmenter son salaire
Si une personne décide de se payer 2000 Euros, les 9 autres vont devoir se partager 8000 Euros au lieu de 9000, donc soit on baisse les salaires, soit on ne paye plus une personne. Une autre solution est comme précédemment de créer 1000 Euros supplémentaires afin que les 9 personnes restantes gardent leurs salaires de 1000 Euros.

On veut payer un onzième villageois
Ou bien on répartit aussi à cette personne les 10000 Euros, donc tout le monde se serre la ceinture, ou bien la banque prête, donc crée 1000 Euros quand il arrive, et tout le monde sera payé 1000 Euros, sans dommage pour personne.

L'épargne
Les 10 personnes veulent épargner 100 Euros par mois. Aille ! 1000 Euros en moins en circulation, avec les conséquences vues plus haut. Donc on peut une fois encore créer 1000 Euros pour palier au problème.

Monnaie locale

Le modèle du village peut s'appliquer au niveau local, national, voire européen, mais il est d'autant plus efficace qu'il a une taille raisonnable et démocratique. Par exemple la mairie d'une ville pourrait mettre en place une monnaie parallèle, donnant droit à 1000 Dil ("deal") à chaque adhérent et 10 Dil par mois. En contrepartie, il accepte d'être payé en Dil, 10% minimum, à qui le demande. 1 Dil valant 1 Euros, mais pas convertible, car sinon on a pas créé de monnaie, donc pas créé d'activité nouvelle non plus.

Utiliser la création monétaire
La banque du village peut décider de prêter plus volontier à un certain type d'activité, plus écologique par exemple, un forgeron qui veut faire une forge plus économique, un pêcheur sur un bâteau à voile, plutôt qu'à moteur. Et de prêter plus si on a besoin de payer plus de gens car il y a du chômage. Sans faire de révolution, en utilisant les outils à sa disposition, l'État ou des collectivités locales peuvent créer la monnaie dont nous avons besoin pour nos paiments.